La faiblesse des données américaines finit par rattraper le dollar américain. Le billet vert s'est échangé à la baisse contre toutes les principales devises mardi, à la suite de données plus faibles sur le logement. Les permis de construire ont augmenté de 0,3 % au mois d'avril, contre 1,7 % en mars, tandis que les mises en chantier ont chuté de 9,5 %. Alors que la demande de logements reste très forte, le coût des matières premières comme le bois d'œuvre est monté en flèche ces derniers mois. Au cours des 12 mois précédant avril, les prix du bois ont augmenté de plus de 89 %. Entre la faible croissance de l'emploi, la baisse des dépenses, le ralentissement de l'activité manufacturière dans la région de New York et maintenant le logement, ce n'était qu'une question de temps avant que le dollar américain ne soit vendu sur tous les fronts, car ces rapports renforcent la réticence de la Réserve fédérale à répondre aux pressions croissantes sur les prix. Au moment où la reprise mondiale prend de l'élan, le dollar américain devrait sous-performer.
L'euro a atteint son plus fort niveau en près de trois mois par rapport au dollar américain. Comme nous l'avons mentionné dans notre note d'hier, l'assouplissement des restrictions en Europe va relancer la demande d'euros. Le sommet de février à 1,2243 est le niveau de résistance le plus proche, et nous pensons qu'il sera facilement franchi, et que l'EUR/USD se dirigera vers 1,23. La paire GBP/USD a également clôturé sur des sommets de trois mois. Le marché du travail au Royaume-Uni est chaud, avec 84 000 nouveaux travailleurs ajoutés au mois de février. Le nombre de demandeurs d'emploi a également diminué de 15 000 et le taux de chômage est passé de 4,9 % à 4,8 %. Bien que la croissance du salaire moyen, primes comprises, ait ralenti, passant de 4,5 % à 4 %, la croissance des salaires hors primes s'est accélérée.
L'inflation sera le principal point de mire des prochaines 24 heures, avec la publication des rapports sur les prix à la consommation en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, dans la zone euro et au Canada. À l'exception de la zone euro, tous les pays devraient faire état d'une forte augmentation des pressions sur les prix, ce qui pourrait donner un coup de pouce à court terme à leurs devises. En fait, le dollar néo-zélandais a été l'une des devises les plus performantes de la journée. Aucun rapport économique n'a été publié, à l'exception des prix des produits laitiers, qui ont fortement baissé. Une hausse de l'IPP pourrait relancer les discussions sur le resserrement de la politique monétaire de la RBNZ, qui s'inquiète déjà des prix de l'immobilier.
Le dollar canadien a atteint son plus haut niveau en six ans par rapport au billet vert malgré la baisse des prix du pétrole. Selon le rapport IVEY PMI, les prix au Canada ont fortement augmenté le mois dernier. La Banque du Canada a été l'une des premières banques centrales à réduire ses achats d'actifs et le rapport sur l'inflation de demain devrait valider sa décision.