Les prix de l’obligation Air Berlin 2019 sont proches de leur sommet historique. Le titre profite d’un contexte favorable, lié à la baisse des cours du pétrole, à la politique monétaire ultra – accommodante de la BCE ou à la hausse du trafic passager.
Ce mardi, l’emprunt d’une maturité égale au 9 mai 2019 de la compagnie aérienne allemande est disponible à 104% du nominal. Son rendement atteint 5,68% sur base d’un coupon de 6,75%. Il faut remonter au mois de septembre dernier pour retrouver un tel niveau de rendement.
Entre-temps, l’obligation a donné des sueurs froides aux investisseurs, avec des transactions effectuées en octobre dernier à des cours proches des 94% du nominal. Les créanciers s’inquiétaient des conséquences liées à l’interdiction des partages de codes avec Etihad Airways, ou à encore la propagation du virus Ebola, le tout sur fond de correction du marché « High Yield ».
Depuis la mi-décembre, le titre affiche une belle remontée. Plusieurs éléments peuvent expliquer ce regain de forme.
Il y a d’une part la dégringolade des prix du pétrole, laquelle devrait à terme rejaillir sur la facture carburant de l’entreprise allemande. Les experts estiment que la vive baisse des prix de l’or noir profite avant tout aux compagnies low cost. Celles-ci devraient en profiter pour consolider leurs politiques tarifaires agressives et grignoter des parts de marché.
Air Berlin bénéficie par ailleurs d’un contexte favorable aux obligations « High Yield », après l’annonce par la BCE d’un programme de rachat d’obligations « Investment Grade » de 60 milliards d’euros par mois. Les rendements des obligations les mieux notées devraient être tirés davantage encore vers le bas. Les investisseurs pourraient dès lors être tentés d’augmenter leur exposition à des titres plus risqués en contrepartie d’une meilleure rémunération.
Partage de codes
Malgré ce contexte à priori favorable, certains risques spécifiques pèsent sur Air Berlin (XETRA:AB1). Rappelons par exemple que le problème des partages de code avec son principal actionnaire Etihad Airways n’a été réglé que provisoirement.
Le transporteur aérien reste par ailleurs dans une situation financière délicate, comme il l’indiquait lors de sa dernière livrée de résultats trimestriels. Nouvelles réductions de coûts et mesures de restructuration figurent depuis lors au menu.
L'harmonisation de la flotte constitue un autre défi. Sous l’impulsion de son actionnaire de référence, Etihad (SE:7020) (29,21% du capital), Air Berlin a récemment annoncé l’acquisition de 14 Airbus A320 d’Alitalia. L’opération s’inscrit dans un mouvement d’accélération de l’uniformisation des avions en portefeuille. Mais la compagnie d’Abu Dhabi, qui détient par ailleurs 49% de la compagnie italienne, espère surtout que le mouvement sera financièrement profitable aux deux transporteurs.