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La colère agricole ne faiblit pas en France et s'étend en Europe

Publié le 31/01/2024 14:18
© Reuters. Manifestation d'agriculteurs belges à Zeebruge, Belgique. /Photo prise le 30 janvier 2024/REUTERS/Johanna Geron
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PARIS (Reuters) - La colère des agriculteurs continue de grandir en France et fait tache d'huile en Europe malgré de nouvelles annonces du gouvernement de Gabriel Attal et de la Commission européenne pour tenter de contenir la contestation.

La tension est encore montée d'un cran aux abords de Paris, dont les agriculteurs entendent faire le "siège" depuis lundi en bloquant plusieurs autoroutes menant à la capitale, et près du marché de gros de Rungis, dont certains souhaitent empêcher l'accès.

Dix-huit personnes ont été interpellées car "la ligne rouge de tentative de blocage de Rungis a été franchie", a-t-on appris de source à la préfecture de police de Paris.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur X, anciennement Twitter (NYSE:TWTR), l'envoi de renforts, notamment de véhicules blindés, en Essonne et dans le Loiret "pour empêcher de façon ferme l’accès à Rungis", principale plateforme d'approvisionnement de la région parisienne en produits agricoles.

Il avait auparavant déclaré sur France 2 qu'il n'était "pas question d'évacuer" les agriculteurs qui occupent de grands axes routiers en France, tout en rappelant les "lignes claires" fixées par les autorités : ne bloquer ni Paris, ni le marché de Rungis, ni les aéroports.

Les manifestations, cortèges de tracteurs et blocages routiers ne concernent pas que Paris mais aussi de nombreuses régions françaises, avec, selon Gérald Darmanin, quelque 10.000 manifestants sur une centaine de points de blocage à travers la France.

"L'ATTENTE EST ÉNORME", DIT ROUSSEAU (FNSEA)

Le chef du gouvernement, Gabriel Attal, et ses ministres multiplient en vain les annonces depuis vendredi pour tenter de calmer cette colère des agriculteurs, qui dénoncent tout à la fois un excès de normes environnementales et de contraintes administratives, les pressions sur leurs prix exercées par les industriels de l'agroalimentaire et la grande distribution, une "concurrence déloyale" de pays de l'UE et extra-européens, notamment l'Ukraine, et un manque de considération.

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Lors d'une audition au Sénat, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole français, a reproché à Gabriel Attal d'avoir tenté "une belle opération de communication" avec ses premières annonces vendredi dans une exploitation agricole en Occitanie, "ce qui s'est finalement traduit par une forme de suragacement et (...) nous a conduit dans la situation dans laquelle on est".

"Ce qui se passe en ce moment est le cumul de règles, de normes qu'au début vous acceptez, ça râle un peu, et puis à un moment quand vous êtes arrivés au trop plein, ça déborde", a-t-il dit. "C'est le moment dans lequel on est. (...) L'attente est énorme et peut-être même au-delà de ce qu'on imagine."

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a à son tour annoncé mercredi la mise en place de 500 contrôles dans la grande distribution, le double du nombre habituel, pour garantir le respect des dispositions des lois Egalim censées mieux rétribuer les agriculteurs.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a pour sa part promis le déblocage de 80 millions d'euros pour aider le secteur viticole à "couvrir les aléas" récemment rencontrés en France, la crise du mildiou dans le Sud-Ouest notamment.

L'UE PROPOSE DES MESURES SUR LES IMPORTATIONS D'UKRAINE

Marc Fesneau doit rencontrer mercredi après-midi les commissaires au Marché intérieur, Thierry Breton, et à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, à Bruxelles, où cette crise va s'inviter jeudi à l'ordre du jour d'un sommet européen initialement consacré notamment à l'aide à l'Ukraine, dont les importations de produits agricoles alimentent la colère des paysans à travers l'Union européenne.

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Face à cette contestation, la Commission européenne a proposé mercredi plusieurs mesures, dont l'instauration d'un "frein d'urgence" sur les importations de certains produits ukrainiens.

L'exécutif européen souhaite prolonger d'un an, jusqu'à juin 2025, la suspension des droits de douane et des quotas sur les exportations agricoles ukrainiennes vers l'UE, au nom de la solidarité avec Kyiv face à l'invasion russe, mais il envisage des mesures de sauvegarde, dont la possibilité pour les Etats membres de limiter temporairement les importations de volailles, d'oeufs et de sucre en provenance d'Ukraine.

La Commission a aussi proposé des exemptions en 2024 sur l'obligation de mettre une partie des terres en jachère pour continuer à percevoir les aides européennes, à condition de planter certaines cultures telles que des lentilles ou des pois.

Alors que, au-delà de la France, des agriculteurs ont déjà manifesté leur colère ces dernières semaines en Allemagne ou en Roumanie, leurs homologues espagnols ou encore italiens ont décidé de se joindre au mouvement, ces derniers promettant de manifester jeudi devant le Parlement européen à Bruxelles.

En Belgique, plus de 100 tracteurs ont notamment bloqué mercredi l'accès au grand port de commerce de Zeebrugge, selon l'un des organisateurs de la manifestation. Des rassemblements sont également signalés aux abords du port d'Anvers, le deuxième d'Europe derrière celui de Rotterdam.

(Rédigé par Bertrand Boucey, avec les bureaux de Reuters à Paris et en Europe, édité par Blandine Hénault)

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