Investing.com - Dans le cadre d'une nouvelle escalade de son conflit financier avec les pays occidentaux, la Russie a pris le contrôle des filiales locales de Carlsberg (CSE:CARLa) et de Danone (EPA:DANO). Il s'agit là d'un nouveau geste de représailles contre les sanctions imposées par les pays occidentaux.
L'intensification des querelles économiques en Russie a vu le fabricant de bière danois Carlsberg et le géant français de l'alimentation Danone perdre leurs actifs locaux au profit du contrôle gouvernemental. Les deux multinationales avaient prévu de se retirer de Russie lorsque cette mesure a été prise.
Les autorités russes ont temporairement pris le contrôle des opérations de ces entreprises sur la base d'un ordre sanctionné par le président Vladimir Poutine dimanche dernier. Cette mesure fait suite à un incident similaire au cours duquel des entreprises de services publics appartenant à l'Allemand Uniper et au Finlandais Fortum ont été reprises à la suite d'un décret datant du mois d'avril.
Avant ce développement inattendu, Carlsberg et Danone avaient tous deux prévu de transférer la propriété de leurs entreprises basées en Russie dans le cadre de leur stratégie de sortie. Lorsqu'elles ont été saisies, Carlsberg était déjà en pourparlers avec un acheteur potentiel en vue d'obtenir l'approbation de l'administration russe.
Le groupe Carlsberg s'est dit surpris par ce revirement de situation, car il a toujours respecté toutes les règles établies par la réglementation locale en Russie. La société évalue actuellement les implications juridiques potentielles tout en promettant de prendre les mesures nécessaires en réponse à ces développements.
Danone a partagé ce sentiment, déclarant qu'elle examine actuellement la situation de près tout en prenant des mesures visant à sauvegarder les droits des actionnaires de Danone Russie et à assurer la continuité de l'activité.
Dans le cadre de ses efforts visant à dissuader davantage de sociétés occidentales de quitter ses frontières, le Kremlin a précédemment imposé de lourdes remises à ceux qui tentaient de vendre leurs entreprises nationales, ainsi qu'une taxe de sortie.
Toutefois, les récentes saisies d'actifs indiquent que les tensions sont loin de s'apaiser entre l'Ouest et l'Est ; bien au contraire, elles semblent s'amplifier, en grande partie parce que Moscou a fait l'objet de sanctions sévères en 2022 pour avoir déclenché la guerre contre l'Ukraine et utilisé les approvisionnements en énergie comme arme stratégique en interrompant les flux cruciaux de pétrole et de gaz vers l'Europe.
Malgré ces conditions, environ 400 grandes multinationales continuent d'opérer activement en Russie, selon les données de l'étude de la Yale School Management, tandis que 523 grandes entreprises se sont définitivement retirées et que 503 autres ont temporairement interrompu leurs activités commerciales.